
Nous parlons tous de stress, mais avons-nous tous la même signification ? Comment la psychologie définit-elle le stress ?
Le stress peut être bon et utile, mais il peut aussi être très pernicieux pour notre santé et nos performances. Tout dépend du niveau de difficulté qu'il représente et de la confiance que nous avons dans notre capacité à le surmonter. Le stress peut être soit une source de motivation, soit un obstacle.
La recherche (mais aussi notre propre observation) a démontré que le stress peut provoquer et provoque effectivement des accidents. Lorsque les employés sont stressés par des facteurs quelconque, personnels ou professionnels, ils sont enclins à manquer de concentration, d'attention, à être distrait, à se disperser et, surtout, à chercher des raccourcis pour éviter encore plus de stress.
Tant que nous maintenons le stress dans des limites saines et stimulantes, il ne peut que nous pousser à faire plus, à nous développer et à nous épanouir. Lorsqu'en revanche, il devient insupportable, il peut nous amener à être incapable d’utiliser nos capacités cognitives au maximum, ce qui pourrait augmenter la probabilité d'erreur, et plus précisément de ce que nous appelons l'erreur humaine.
Les accidents, les incidents, les quasi-accidents, résultent d'une mauvaise interprétation de notre traitement sensoriel de l'environnement, et par conséquent de réponses qui ne sont pas totalement adaptées.
Cette analyse est entachée par notre état interne et notre perméabilité. Nous sélectionnons les informations en fonction de nos propres barrières, besoins, peurs et croyances.
Ajoutons à cela que le monde dans lequel nous vivons n'est plus prévisible, il change constamment et rapidement, et il n'est certainement pas simple du tout. L'armée américaine a inventé le terme VUCA pour décrire ce monde global, complexe et changeant : Volatile, Incertain, Complexe et Ambigu. Nos entreprises répondent à tous ces critères. Les marchés évoluent et réagissent rapidement à tout événement politique, social et économique. Rien n'est gravé dans la pierre et tout est sujet à changement, et parfois le changement devient souvent nécessaire pour s'adapter aux évolutions du marché. Enfin, ce qui était vrai et clair hier ne l'est peut-être plus aujourd'hui. Les valeurs changent, et l'adaptabilité est une nécessité.
Alors comment faire au mieux face à cette situation ? La psychologie s'est intéressée de près à cette capacité humaine d'adaptation et surtout de réponse à l'adversité, c'est-à-dire au fait que "les choses ne se passent pas comme prévu".
L'association américaine de psychologie définit la résilience comme suit : " La résilience est le processus et le résultat d'une adaptation réussie à des expériences de vie difficiles ou stimulantes, en particulier grâce à la flexibilité mentale, émotionnelle et comportementale et à l'ajustement aux exigences externes et internes.”
La bonne nouvelle est que la résilience n'est pas un trait de caractère et qu'elle peut être développée, tout comme un muscle, par l'exercice et la pratique, en apprenant des stratégies et des comportements qui nous aideront à naviguer dans la complexité du monde dans lequel nous vivons et travaillons. Être résilient signifie regarder la vie avec une perspective positive, avoir la conviction que l'on peut faire ce que l'on s'est fixé, et être réaliste quant aux moyens d'y parvenir. Il faut avoir conscience de ses forces, les évaluer de manière approfondie et précise et trouver des moyens de les utiliser. Elle implique également de ressentir, de comprendre et de contrôler nos émotions et nos impulsions. La résilience nous permet de maîtriser nos capacités cognitives pour donner le meilleur de nous-mêmes en toute occasion, et même en situation de stress.
La résilience peut être développée non seulement chez les individus mais aussi dans les organisations, notamment lorsqu'il s'agit de sécurité et de créer une culture de la sécurité. Si l'on considère la sécurité au travail, sachant que le stress peut être un facteur d'erreur humaine, les organisations devraient favoriser une main-d'œuvre et un environnement de travail propices au développement de la résilience, en se concentrant sur le développement de la résilience individuelle des employés et de la résilience organisationnelle.
La résilience organisationnelle doit être fondée sur des principes clairs.
Le premier est la clarté des rôles et des responsabilités, car sans eux, aucune responsabilité ne peut être établie.
Ensuite, la sensibilisation aux risques liés à toute tâche doit être développée par des processus d'évaluation des risques impliquant toutes les parties concernées.
Puis, la direction doit créer un environnement sûr et ouvert dans lequel les employés se sentent autorisés et habilités à remettre en question, évaluer et réfléchir à leurs propres performances en matière de sécurité et à celles des autres.
Enfin, n'oublions pas que le renforcement positif est très efficace. Célébrer les réussites, reconnaître ce qui a été correctement mis en œuvre en termes de sécurité, est une nécessité pour motiver les employés à continuer à s'épanouir en se rapprochant de l'excellence en matière de sécurité.
Il s'agit de créer une culture.
Une culture où les gens se sentent en sécurité pour partager leurs erreurs et se sentent autorisés à proposer des solutions. Une culture où la direction est proche de l'usine, à l'écoute des préoccupations et des idées des travailleurs. Où la communication est encouragée et reconnue comme un outil d'amélioration. C’est en se concentrant sur ces éléments que vous formerez une équipe et une organisation résiliente.
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